Lundi 8 janvier
Un poème écrit ce matin
au bout de mon râteau
tandis que je rassemble les feuilles mortes de janvier
les tortillons de terre
et la boue des allées
poème impeccable j’ai rempli cinq brouettes
chaque mot si juste posé là sous mon crâne
puis je suis revenu à la maison ―
après avoir comblé le petit creux du sentier circulaire
où Reine et moi aimons faire de minuscules promenades ―
à la maison au chaud
vieux vêtements jetés au sale
et le poème désécrit ―
plus rien
qu’un souvenir
sans mots.