Type de bohème exceptionnel, ce Tonton Gril, sobriquet de Pascal le forgeron. Sa maison ouverte à tous les vents de la Rose vaut le pèlerinage au hameau du Kervien, ne serait-ce que pour admirer l’alcôve du maître de céans : deux caisses quelconques en guise de lit placées dans l’une des deux cheminées hautes de la forge. La nuit venue, notre phénomène se glisse dans un vieux sac à charbon, et bonsoir ! Si la pluie dégouline par l’ouverture supérieure de la cheminée, eh bien, mais on laisse les anges pisser, ça rafraîchit les idées ; si, par contre, splendide est la nuit et que le sommeil se fasse espérer, alors Pascal, nez en l’air, regarde les étoiles caramboler sur le carré du ciel à vif lui tenant lieu de baldaquin, puis s’endort, la bouche ouverte, en l’espoir que ces louis d’or du bon Dieu y tomberont dedans peut-être. Car il n’est pas riche le bonhomme. Sa besogne consiste à fabriquer des pièces pour charrettes, poêles et brouettes, des clefs, des outils, des piks, des crocs pour sarcler les panais et pour désensabler les palourdes, des darnes pour avirons, des crampons pour quilles et gouvernails, et cætera.