Jean Amila : Jusqu’à plus soif

Dans la D.S. qui se trouvait dans la ruelle, « Alphonse » se pencha sur son micro.
― Ici, Alphonse. Vos gueules ! N’usez pas le matériel à dire des conneries ! Terminé !
En bas de sa cabine, Pierrot, canadienne enfilée, casquette sur la tête examinait la grosse moto que Dédé lui présentait complaisamment.
― Une 600 Triumph… On n’a pas l’équivalent en France. Je me tape le cent quatre-vingts comme une fleur. Pas une bagnole qui lui résiste. La D.S. ?… dans le dos, la balayette ! Même les Jag et les Alfa : des brouettes ! Le roi de la route, c’est qui… ? C’est sa pomme !
D’une sacoche arrière dépassait une antenne télescopique. Il y eut comme un ronflement bref. Dédé était casqué comme un pilote d’avion. Il prit le fil à sa ceinture, le brancha sur son tableau de bord.
Jean Amila, Jusqu’à plus soif,
Gallimard, « Série noire », 1962, p.90.

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