Franz Bartelt : La Belle Maison

En suite de quoi, du haut d’une machine à faucher ou de la plate-forme de la moissonneuse, le maire pérorait un discours important sur le fond et puissant dans la forme. À l’heure des informations à la télé, tout le monde se dispersait et M.Balbe, d’un pas majoritaire, se promenait dans les rues de sa commune, le ventre au large, la face épanouie, ses gros doigts boudinés s’envolant, le cas échéant, en saluts et signes d’amitié.
Rien du bonheur général n’échappait à son œil souverain et paternel. Il notait qu’ici les fleurs ornaient avec plus d’abondance les appuis des fenêtres, que là la peinture des persiennes avait été rafraîchie. Plus loin, un tas de sable sur lequel une brouette était retournée signalait la volonté des riverains de réaliser un programme d’embellissement de leur cadre de vie. Devant la porte des Maurois, une bicyclette neuve étincelait au soleil, marque qu’on ne reculait pas devant l’investissement.
Franz Bartelt, La Belle Maison,
Le Dilettante, 2007, p. 14.
[contribution d’Annick Vatant]

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