Éric Chevillard : Oreille rouge

S’abattant sur lui comme une hache, l’Afrique le fend en deux de haut en bas.

Où va-t-il avec cette brouette ? À la pharmacie. Il remplit deux trousses de médicaments. Il ne peut plus mourir. Il achète aussi de quoi se prémunir contre les dangers spécifiques : crème solaire écran total, pommade de protection pour les lèvres, répulsif antimoustiques, aspivenin, comprimés pour désinfecter l’eau. Ça le rassure et pourtant ça le tracasse aussi.
Pourra-t-il malgré tout prétendre qu’il a vécu en Afrique ?

Éric Chevillard, Oreille rouge,
éditions de Minuit, 2005, pp. 25-26.

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