Benjamin Péret : Dernièrement

Il aurait pu s’en aller vers la droite
où l’appelaient des trous de mine mangés aux mites
ou vers la gauche que menaçaient des nuages en forme de portefeuille bien garni
mais il a voulu
du pied gauche explorer le bas
et il n’a rencontré qu’un puits de lait caillé
où s’abreuvaient des brouettes bien cirées
tirées à quatre épingles
et la cravate en nœud coulant
mais plus effarées qu’une biche à la vue d’un bateau lavoir
secoué par une crise d’épilepsie
tandis que la jambe droite tente d’attirer la foudre

Benjamin Péret, extrait de « Nuit noire »,
Dernièrement [1959],
in Œuvres complètes, tome 2, Eric Losfeld, 1971, p. 317.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *